20100828

Parlons de mots d'amour, de ces maux de tous les jours

J'ai rencontré quelqu'un. Forcément, car des quelqu'un on en rencontre tous les jours. Tous les jours des maux d'amour. Mais plus je vis plus je meurs, car toi seul était cher et mes erreurs, toi seul t'ont fait oublié. Joli cœur qu'il est dur de t'effacer. Je suis sortie. Je me suis dis que de l'amour les maux combler, il le fallait désormais la nécessité de l'action me sautait à la figure, tout est de mauvais augure c'est toi, de mon cœur qu'il fallut exclure. Alors je suis sortie.
Les magasins, futilités ! Un jour on aime l'autre c'est dépassé. Amour déçu amour frustré. Je suis rentré dans l'un. J'y ai déniché des bottines. Ou plutôt non, elles étaient en vitrine. Le genre que depuis longtemps je voulais. Le genre que je n'ai pas mis cent ans à chercher. Le genre à talons hauts, en daim bordeaux et fourrées. 139€ pour t'oublier ? La même somme pour m'enfoncer. DAME que je regrette. Et pourtant c'est à ça que la mode sert parfois, à faire oublier ce qui ne se peut pas. A rappeler à toutes quelles lâches nous sommes. Vivons nues, vivons libres en somme.
J'irais chez Zara j'irais chez Ralph L j'irais chez Tommy j'irais sous mon ombrelle j'irais le retrouver pour un brin de bonheur j'irais trépasser sans expier mes erreurs.
J'irais au coin de la rue y faire tout mon shopping j'irais brader de l'amour il y en a plein en vitrine j'irais doucement vers toi ô mon doux soldat j'irais doucement vers toi te tomber dans les bras.

20100728

"Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue"

 
Robe/Manteau Caroll
Compensés Zara
Sac Hermès Bolide

20100726

Paris, Texas.

Il y a deux tragédies dans la vie, disait Oscar Wilde. L'une est de ne pas satisfaire son désir, l'autre de le satisfaire. J'ai déjà satisfais tant de désirs que la plupart m'ont grisé, en bien je veux dire. Du genre grisé à l'orange. Sauf que là je parle de moi. Pour la multitude, le vulgaire, le peuple, de mes désirs on s'en retourne le bocal, on s'en fiche. C'est que, me rappelant Nietzsche, il y a l'autre. Eh ouais, parce que je ne suis pas seule hélas, dans ma vie. Il y a l'autre, qu'est là souvent pour faire chier mais qu'est là quand même, qu'est là. Je me demanderais bien pourquoi d'ailleurs, pourquoi Dieu dans son infime mansuétude, n'aurais pas eu mieux à faire de se limiter à un être originel, du genre impossible à se reproduire avec lui même, sauf sur son lit de mort, pour perpétuer l'espèce. Du genre moi. Ou toi je m'en fiche. On va dire moi. Moi je vivrais bien en osmose avec moi-même et ce qui m'entoure, pas comme aujourd'hui ceux qui m'entourent. Moi je vivrais bien dans le silence, un silence profond, incommensurable bien sur. Un silence de plume, pas de plomb. Évincé, le bruit de mes petites menottes pianotant sur le clavier, évincé l'infâme bruit de l'enfer du dehors, les voisins, la résidence et ses vieux octogénaires délabrés, les passants de l'impasse qui regardent ma maison de l'air abruti qu'ont toujours ceux qui n'ont jamais vu du grès flammé en carrés de frise. Évincé enfin, l'affreux glapissement guttural, imbroglio de phonèmes sans nom ni attaches, juste assemblés les uns aux autres dans un enchevêtrement de sons, un habitus, un langage. Souvent approprié mal à propos, il y a le référent, le message, l'info et le contact, enfin pas souvent... un langage quand même. Que l'on parle sans savoir parler. Le silence. Il y en a qui disent que c'est la mort, le silence. Que ça n'apporte rien, qu'il faudrait essayer de s'y plonger, afin de justement se retrouver seul avec soi-même mais que souvent, il inquiète ou il soule. On veut s'en débarrasser car c'est dérangeant de se retrouver seul avec ses pensées. Surtout si elles sont ingrates. Ou idiotes. Ouais ben m'en fiche, moi je veux le silence. Qu'on me laisse en paix. L'autre est un être chiant à la fin, collant même. Et sa phrase phare, l'insipide "donne moi des nouvelles", me donne à moi l'envie de n'en rien faire. A fréquenter beaucoup de monde et souvent, on affectionne parfois de se retrouver seul, vraiment. Comme dans Paris, Texas.
Anja Rubik.

Miu miu is still in da place.

Comme si je n'avais que cela à faire, khâgneuse que je suis. Mais celle là, elle est pour moi : attention buzz/découverte/boum : trois magazines - à savoir Freja Erichsen pour British Vogue, Lily Allen pour Elle U.K. et Eva Mendes pour W - arborent ce mois-ci trois robes à couleurs différentes, orange satiné, lavande et jaune soleil mais pourtant trois robes... Miu miu. Chapeau l'artiste je serais presque tentée de dire. Une couverture pour Miu miu c'était apparemment pas assez, et tant mieux ! D'ailleurs puisque l'on parle de Miu miu, sa nouvelle collection de Stilettos façon 60's revisitées est comment dire... simplement... huuuuuuaaaaaa. Allez je m'arrache. Marie, c'est pas bien.
Back to Alain Dewerpe comme quoi, l'écriture ne s'invente pas.
Nota bene.
Toujours vouloir davantage.

20100725

La mode, c'est con.

Et pas besoin de faire une démonstration par l'absurde pour le prouver : la mode, c'est con. C'est fade, c'est inutile, c'est un truc biaisé. La mode c'est quelque chose de beau au départ, seulement c'est beau pour certains, c'est pas beau pour tout le monde, il faut juste une majorité. Une fois que c'est beau la mode, c'est là que ça se corse, comme ça, dès le début, à peine commencé.
Oui parce-qu'une fois que c'est beau, il faut en rajouter (mode est affaire d'homme). Et rajouter, c'est quelque part avouer que ce n'est plus si beau, puisque quelque chose manque. Donc la mode évolue. Jusque là remarquez tout va bien, le problème c'est que la mode, ça s'en va mais ça revient.
La preuve, c'est bien un manteau du style que Gabrielle Chanel portait quand elle décidait de faire faux-bond à ses tailleurs, un du style juste saillant pour Audrey Hepburn, trop peuchère pour Greta Garbo mais parfait pour... Alexa Chung. Un du style de Céline en somme, ou peut-être Isabel Marant. Un que je viens d'acheter chez Caroll, c'était il y a 14 jours.

La mode, c'est con. Pas capable de comprendre pourquoi elle se fourvoie alors ma foi... elle revient, elle s'acharne.
La mode, c'est con. Mais j'aime ça.

20100702

BRB

Be right back. Devrait être la formule usuelle dans le cas des départs en vacances, on ne part jamais... pour très longtemps. Dans mon cas, celui de la jeune fille prémajeure que je suis, celui de la khâgneuse acharnée que je ne tarderais pas à devenir, celui de l'amoureuse transie qui demeure encore, encore, encore, inextricablement plongée dans son sommeil léthargique, celui de celle enfin, de celle qui ne s'attache au final qu'à elle même, ce qui est bien dommage. Et faux aussi, mais ça ce n'est ni prouvé, ni inexplicable en somme.
Cette année ce sera donc la charmante petite bourgade d'Aix-lès-Bains. Eh oui, si l'on pouvait s'attendre à quelque destination mirobolante, la gageure est à revoir. Tant qu'il y a du soleil, un lac, une route et une ville... on peut bronzer, barboter, rouler (indispensable pour éliminer ces infâmes kilos en trop d'hypokhâgneuse encore mal dégonflée) à vélo bien sûr, à vélo. On peut marcher et shopper. Année finie, soldes entamées, ce sera en Allemagne demain (demain !) et à Aix (prions le Seigneur pour qu'il y ait des magasins dignes de notre foi).
De là nous pourrions aisément chers confrères, nous poser l'inutile question de savoir si les soldes en valent encore la peine, cet attrape-corniaud des temps de crise. Mais après mure réflexion (dans le contexte, qui dit mure dit rapide) il serait dommage de s'épuiser les synapses de désespoir à tenter de raisonner l'appel du doux instinct shoppeur, d'abord car c'est vital, et ensuite car tout le monde sait que ces trois pièces de tissus assemblées en jupe patineuse ne valent pas le prix qu'on les paie. Donc, résumé par l'absurde, le très absurde même, faire les soldes, les magasins en général, c'est bon.
Alors oui, j'avoue le crime, j'avais bien prévu au début d'écrire tout un drame en V actes sur la philosophique question "avoir du goût". D'abord parce que Kant et son esthétique sont quand même sympas, ensuite parce que cela m'aurait permis de réaborder sereinement ma dernière khôlle de philo, à la manière jeu de vacances. Sauf que flemme d'un jour, flemme toujours, ce sera pour une autre fois.
C'est donc ainsi que je laisse en plan cet adorable mur de lamentations, la préparation estivale intensive lui étant préférée.
Je reviendrais dans un tout petit mois, forte de nouvelles expériences flegmatiques. Intellectuelles (la question d'histoire contemporaine à l'ENS me poursuivra durant la totalité de mon séjour, Chraïïïst j'en ai bien peur). Sportives. R. d'autre A.S.
BRB.

20100629

Toujours tout remettre au lendemain...

... telle était hier ma devise. Et aujourd'hui, elle est well vacillante. Un temps. Je regarde l'écran de mon cellulaire, vide comme à son habitude. Tapissé d'une photographie de celui qui aurait pu être plus, car tout le monde peut toujours devenir davantage. De celui que j'ai regardé, suivit, rencontré. Plus. De celui que je suis mais que je suis obligée de devancer,  de celui qui l'a, qui s'en empare tout du moins. De celui que je reverrais certainement une fois encore. Peut être deux. Guère plus avant longtemps. De celui qui est ce que vous ne devinerez ni ne serez jamais. De celui. Un temps. Que. Un temps. Un temps. Un temps.
Alors oui, je me lance dans cette année qui arrive, oui. Je suis consciente que tout ce que je textote n'est que charabia. Je suis consciente que les pigeons sont cons. Je suis consciente que je n'ai jamais mangé un macaron de chez La Durée. Je suis consciente que je suis immortelle, car Socrate est mortel et que Socrate est un homme : je suis une femme. Une jeune fille. Je suis consciente que je ne veux pas grandir. Car j'ai cette incessante impression d'être toujours en avance sur mon temps. Je dis bien mon temps. Je suis consciente que tout est futilité. Je suis consciente que de celui. Un temps. Un temps. Un temps.
Que de celui que j'aime vous ne saurez jamais rien.

20100621

Je parle de toi

C'est ce qu'aujourd'hui je me dis tout bas, je parle de toi. J'en parle dans ma tête, fort si fort qu'à forcer je força, et forçant je devins forçât. Que plusieurs heures durant le problème se roula dans mon esprit, comme une bille déstabilisée, un bibelot caduque, biaisé. Il s'est lové dans ma conscience, ce crétin n'en sortira plus. Il aurait pu ruiné mes espérances, à l'instar d'un sot rébus et pourtant, et pourtant. J'ai choisis. D'en faire mon deuil. De cet infâme, cet orgueil. Ce suppôt de mauvais aloi. Gare. Gare. Gare à moi.
Et c'est parce que je t'aime, que je ne le dis pas.

20100616

"Puisque c'était lui, puisque c'était moi"


Montaigne était un génie. Et cette phrase est belle, et cette phrase entraine, et cette phrase me berce, pérenne. Parce que c'était lui et parce que c'était moi.
Une année de terminée, encore une, et comme toute autre lorsqu'on en arrive au bout, on se dit d'un air tranquille et serein que finalement ce n'était pas si difficile que cela. Finalement. Aux dernières nouvelles de l'ENS d'ailleurs - je parle pour Poincaré c'est entendu - 7 sous admissibles et deux admissibles, pour ce qui est de la khâgne moderne. Ok, c'est énorme. Ok, cela fait des années qu'ils n'ont pas eu de résultats comme ceux-là. En relativisant on pourrait tout de même se dire qu'ils ont eu la chance de tomber sur des sujets qu'ils avaient déjà traités... pire qu'une chance en fait, et cela pour la moitié des sujets. Mais sans relativiser, on commence aussi à se dire que finalement l'ENS, on en voit le bout. Loin. Très loin. Mais on l'aperçoit quand même. Le problème étant toujours que l'on n'est jamais seul à l'avoir en ligne de mire, et que, viser l'ENS, c'est s'attaquer aux deux plus grands piliers des écoles supérieures françaises, selon le classement de Shanghai, que c'est également se mesurer aux 2000 étudiants français les plus doués de leur génération. Faisable ? Peut-être. Tentable ? C'est sur. Suite au prochain épisode.

N.B. Moi qui pensais que son regard se tourna pour la première fois le 18 avril, pouvais-je bien me fourvoyer ! C'était à Gray, donc le 11 ou quelque chose dans le genre. Et, si l'affaire précédente est à suivre tout court, celle ci est à aimer tout court, avec emphase et... délectation !