20091122

Elle est sortie avec lui. Ils sont allé prendre les places à l'avance, ils sont allé manger, ils avaient de l'avance, ils y sont donc retourné. La salle était pleine, quelques places devant, c'est derrière pourtant que deux, ils en ont trouvé, à perdre haleine et espoir cependant. Le film était excellent, et lorsque la salle hilare riait, ils chuchotaient en souriant que gens plus ignares n'existaient. Il était beau, elle était belle, ils sont complices. & c'est extra.
 21h27

20091115

Aujourd'hui c'est jour de Sabbat. Personne ne le sais sauf moi, c'est bien heureux. Je peux donc à ma guise me glisser au fond de ma sabbatière, aussi longtemps que je le désire ce qui fera probablement beaucoup. Ma sabbatière, c'est quelque chose d'unique, de merveilleux, de chaud. De tout et de rien à la fois. Elle recueille mes larmes lorsque je suis triste, elle me prête son corps duveteux lorsqu'en hiver j'ai froid, elle écoute bien sagement mes divagations chimériques, homériques, prolifiques, mes divagations... idylliques enfin, mes divagations sur toi. Plus d'un an que cela dure, elle n'en a jamais assez. Elle me soutient lorsque je tombe, elle est de fer et de soie. De soie et de lierre à l'instar de toi & moi. Ma sabbatière, c'est mon lit.
Et donc je pense puisque c'est ce que chacun fait, chacun pense et tout le monde se tait. Ne vivons nous pas dans un monde de silence ? Où tout se dit, et en même temps tant de choses restent à dire, où tout se décide mais où rien n'est décidé, où tout se sait, où rien ne se sait, où tout est possible, impossible et maquillé ? Un monde de désordre et de chaos, un monde où tout semble résonner en écho. Et ce monde est le mien pourtant, le tien aussi, le notre ensuite et le leur enfin. L'homme n'est encore que trop peu mature pour accéder au bonheur, et ce pour une chose. Il n'en connait pas la valeur. Ou plutôt si, il la connait : il ne l'apprécie pas, voilà tout. C'est tristement risible.
Mais voilà, dans ce monde qui court à toute heure du jour et de la nuit, dans cet univers où tout se cache et chacun s'enfuit, il est un régulateur que l'on ne peut pas ignorer car il nous rappelle notre extraordinairement grand et notre infimement petit. Temps, time, Zeit sont mots qui désignent une entité commune, infinie, finie, intouchable, incalculable, mesurable, abstraite.
Ce n'est que futilité. Futilité utile cependant, malhabile c'est certain, nécessaire... peu probable. En l'espace d'un instant (il y a, à cette heure d'aujourd'hui, un an deux mois vingt-neuf jours et quelques heures minutes secondes), cet aspect calme, parfait, réglé de la vie bascule, tangue, devient incertain. C'est l'aléa. L'aléa ne fut rien d'autre qu'un regard. Un petit regard de rien. Le problème c'est que quelque part, loin très loin de moi, au plus profond des méandres de mon être, cette chose gluante, organique et pulsatile en fut touchée. Et l'aléa devint risque. Il se mua en un long filet de pensées, étroites et sinueuses, enlacées dans une éternelle embrassade, élégante et miroitante : raffinée. Le risque est immensément grand : il s'étend sur des centaines de kilomètres et pourtant : il est immuable. Il demeure. Il n'est que douceur. Sans souci autre que la vie sans toi, sans moi. Il est toi, & moi.